Le groupe Fred Zeller sur RLP : la chronique du 29 avril 2024:

Hommage aux 190 Libres Penseurs Résistants


Sommaire de la chronique :

  • Devant le Panthéon : En hommage aux 190 Libres Penseurs Résistants et à Marc Blondel Le 12 avril 2024

  • La Libre Pensée dans la Résistance : note de lecture de Jean-Marc Raynaud

  • choix musical : “La complainte du résistant”, interprétée par Léonard Cohen

Devant le Panthéon :
en hommage aux 190 Libres Penseurs Résistants et à Marc Blondel Le 12 avril 2024

Près d’une centaine de Libres Penseurs se sont réunis devant le Panthéon le 12 avril 2024 à 18H pour honorer les leurs, des Libres Penseurs Résistants et notre regretté Président Marc Blondel.

  • La cérémonie a commencé par la lecture des 190 Libres Penseurs Résistants, recensés à ce jour, par Carole Halbutier et Roland Timsit
  • Une chorale de la Libre Pensée a chanté la chanson Le Partisan, chanson reprise a capella par la centaine de participants.
    Ce chant est donc le choix musical pour accompagner cette rubrique, dans la, version interprétée par Léonard Cohen
  • Lecture du discours prononcé par Christian Eyschen

La Libre Pensée dans la Résistance :
note de lecture de Jean-Marc Raynaud

Préface de l’ouvrage :

Ils peuvent couper toutes les fleurs,

Ils n’empêcheront jamais le printemps de revenir !

Allez savoir pourquoi, au début, ceux qui imposent la terreur et l’oppression les traitent de terroristes. Eux qui, simplement, contestent l’inacceptable et l’intolérable de l’oppression qu’ils subissent. Allez également savoir pourquoi, quand le grand vent de l’histoire a chassé les nuages de l’oppression du moment, on les honore, souvent tardivement, de ce joli mot de résistant.

Résistant ?

C’est connu, un même mot peut recouvrir des réalités différentes. Et, c’est ainsi qu’il y a les Résistants de la 1ère heure. Peu nombreux et payant le prix le plus lourd. Plus nombreux sont les résistants de l’avant-dernière heure qui, sentant le vent tourner, s’évertuent à avoir plusieurs fers au feu. Toujours un pied, mais de plus en plus petit, dans la collaboration, et un petit pied « timide » dans la Résistance prudente. Innombrables sont, par contre, les résistants de la 25ème heure. Ceux-là, dont le « courage » tardif n’a d’égal que leur couardise passée, déferlent alors en meute pour s’acharner sur les troisièmes couteaux de la Collaboration qu’ils saluaient respectueusement, la veille.

Et puis il y a les Résistants de toujours et d’à toujours. Plus nombreux qu’on ne pourrait croire. Mais, bien que de toutes circonstances, pas ostentatoires pour deux sous. Humbles, toujours. Anonymes, souvent. Juste des cœurs purs ordinaires d’une simple humanité confinant à l’extraordinaire. Ainsi, le couple d’instituteurs du petit village de ma mère. Durant toute l’Occupation, dans le plus grand secret, ils ont hébergé une famille juive. Ne s’en étant jamais targué, tout le village était dans l’ignorance. Jusqu’à ce que, trente ans plus tard, la presse se fit l’écho d’une visite de représentants du gouvernement israélien souhaitant les mettre sur la liste des « Justes ». Les « grands » Résistants du village qui se glorifiaient de faire manger les poils des artichauts aux soldats allemands prirent, enfin, le Maquis du silence. La déclaration du couple : « Nous n ‘avons rien fait d’autre que ce qui nous semblait normal », ne leur laissait pas le choix.

Est-il besoin de le préciser, parmi ces Résistants de toujours et d’à toujours, figuraient bon nombre de Libres Penseurs. Logique. Se réclamer d’une pensée libre implique de résister à tout ce qui porte atteinte à la liberté et à la pensée. Et, pas seulement dans telle ou telle circonstance, mais dans TOUTES les circonstances.

On s’en doute, ce genre de Résistance à géométrie non variable n’est pas vraiment en odeur de sainteté au sein des pouvoirs en place. Car elle n’est pas du genre à marcher au pas cadencé des circonstances. Et constitue une menace de Résistance aux résistants de la veille désormais aux manettes. Aussi, on ne braque jamais, sauf quand on ne peut pas faire autrement, les projecteurs sur eux.

Ce livre, modestement et de manière fort incomplète, entend leur rendre hommage. À eux qui, connus ou inconnus, n’ont jamais postulé aux honneurs. Et vous serez surpris de les découvrir alors que bien que les connaissant, vous ignoriez cette part d’eux-mêmes, leur nombre et leur diversité.

La Libre Pensée est une vieille dame qui a vu officiellement le jour en 1847. Plusieurs pères. Des Anarchistes et des Marxistes de la future 1ère Internationale. Des Radicaux-socialistes (d’hier). Et des Francs-Maçons du Grand Orient de France. Ils convergeaient sur la laïcité de l’École et de l’État, sur la lutte contre l’oppression religieuse, sur la liberté d’expression, sur le refus de l’exploitation et de l’oppression de l’être humain par l’être humain et sur une approche rationnelle et matérialiste des choses et de la vie. Certains étaient révolutionnaires, d’autres réformistes, la plupart un peu des deux, mais tous étaient des progressistes radicaux, donc anti-capitalistes, anti-militaristes, anti-cléricaux, pacifistes…

Pour l’heure, ces Résistants de toujours et d’à toujours sont en première ligne contre les atteintes de toutes sortes à la laïcité et aux valeurs éternelles et universelles de Liberté, d’Égalité et d’Entraide inhérentes à toute véritable république et démocratie.

On l’aura donc compris, panthéoniser, 80 ans après leur exécution un couple de Résistants étrangers à qui « on » avait refusé la nationalité française et, « en même temps », faire voter des lois anti-immigrés avec le soutien d’une extrême-droite collabo dans l’âme, assure, hélas, un bel avenir à NOTRE Résistance.

Jean-Marc Raynaud

Pour se procurer cet ouvrage, contacter le groupe Fred Zeller


Choix musical : “La complainte du résistant”

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