Sommaire de la chronique :
- Le vendredi “malsain”, les libres-penseurs refusent de se plier aux interdits alimentaires
- L’Association internationale de la Libre Pensée informe
- Giordano Bruno : la force de la raison, le courage de la liberté
le vendredi dit saint – ou vendredi “malsain”, les libres-penseurs ont fait “banquet gras”
Avant le banquet, ces quelques mots :
Chers camarades, chers amis, citoyennes, citoyens, mécréants et mécréantes,
Nous sommes réunis ici pour manger « gras » un jour de carême, ce vendredi que les Catholiques nomment « saint », pour consommer de la viande un jour où elle prescrit de se contenter de poisson. Notez que la macronie a bien aidé à faire maigre tout au long de l’année tant le pouvoir d’achat a diminué et les prix augmenté même celui du poisson.
Puisque vous êtes venus ici, tas de mécréants, il faut que je vous enseigne quelques préceptes indispensables.
Les interdits alimentaires pullulent dans les textes dits « sacrés » : L’Ancien-Testament pour les Juifs, le Nouveau-Testament pour les Chrétiens, le Coran pour les Musulmans, les Védas pour les Hindouistes, les Pitaka pour les Bouddhistes.
Interdits permanents (le porc chez les Musulmans et Juifs, la vache chez les Hindouistes, le chien en Afrique) ou temporaires pendant les jeûnes rituels des Chrétiens et Musulmans.
Essayons quand même de comprendre que diable ! Jésus-dit-Christ aurait été crucifié la veille du shabbat (samedi) donc un vendredi. L’anniversaire de sa mort est cependant mobile puisque Pâques est fixé, tenez-vous bien, « le premier dimanche après la première pleine lune qui suit le début du printemps, également connu sous le nom de l’Équinoxe de Printemps. » ce qui fait que le Christ meurt chaque année à une date différente. Étant, depuis les Conciles de Nicée et de Chalcédoine de nature à la fois divine et humaine, rien ne lui est impossible.
Quant au jeûne de quarante jours, il a pour but d’expier nos péchés que le « Christ » a racheté par sa mort. Était-ce donc un rachat en viager ? N’est-il plus valable ? On s’embrouille.
Le commandement de faire maigre à Pâques et le « Vendredi-saint » sont renouvelés au XXe. Pie XII, en novembre 1947, entre deux absolutions de Nazis et quelques pieuses exfiltrations, pond une Encyclique intitulée Mediator dei sur la question, reconfirmée par Paul VI (Sacro sanctum Concilium) en 1963, lors de Vatican II, puis par Ratzinger, dit Benoit XVI, second pape démissionnaire et premier pape retraité de l’histoire. On ne peut contester à l’Église d’avoir de la suite dans les idées.
Heureusement de nos jours, en dehors de Catholiques très pratiquants dont le nombre décroît inexorablement, tous les gens raisonnables et sensés s’en moquent, c’est ce que nous faisons ce jour. Mais nous continuons à dénoncer l’absurdité, l’incohérence et l’irrationalité de ces commandements, nés dans une lointaine antiquité et marqués par les luttes de pouvoirs de sectes et de fractions. Romains, Byzantins, Ariens, Marcionites et une foule d’autres les ont modelés au gré de leurs intérêts du moment, récupérant au passage les fêtes païennes et juives pour les christianiser.
Alors pourquoi ne pas se contenter d’en rire ? Comme le disait Philippe Besson notre conférencier à Bourrou le 17 février : « nous nous intéressons à ce que fait l’Église car l’Église s’intéresse à nous ». Si les cléricaux ont dû baisser la garde sur les interdits alimentaires et le Carême ils persistent à vouloir imposer leur morale préhistorique à tous les aspects de la vie, de la naissance à la mort. Ils persistent à offrir leurs services à tous les gouvernements réactionnaires (comme le nôtre), pour que ne soit pas remis en question le système d’exploitation capitaliste auquel ils s’abreuvent. Macron ne demande pas mieux : pour « réparer » le lien entre l’Église catholique et l’État il est allé es qualité à la messe du pape à Marseille en septembre 2023, pour aider l’Église à reprendre position dans les affaires publiques, il a soutenu sa catholique et richissime mais très éphémère ministre de l’éducation dans son mépris de l’enseignement public. Ils ne cachent même plus leur volonté de redonner préférentiellement à l’Église l’Éducation de nos enfants.
En 2024 : encore 9 milliards 35 millions d’€ de fonds publics seront versés à l’enseignement privé à 96 % confessionnel.
La Libre Pensée, l’ Association pour le Droit de Droit à Mourir dans la Dignité et plein d‘autres leur infligeront une nouvelle défaite : celle de la légalisation de l’Aide Active à Mourir.
Fonds publics exclusivement pour l’École publique !
Pour la liberté de conscience, Abrogation de toutes les lois liberticides !
Contre le militarisme et l’endoctrinement. Non au SNU.
De Gaza à l’Ukraine, « Crosses en l’air et rompons les rangs ! Cessez-le-feu partout ! Les armes doivent se taire pour que l’Humanité vive et survive !
Alors, nous allons faire force bombance ce soir contre les interdits alimentaires mais en se situant dans le vaste combat pour l’émancipation humaine.
Allez, Bon appétit les libres mangeurs!
Et n’oublions jamais : Ni Dieu ni maître, À bas la calotte et vive la sociale !
L’Association internationale de la Libre Pensée informe
L’Association internationale de la Libre Pensée a une représentation au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU et à l’Organisation Internationale du Travail. Elle participe aux différentes sessions et y intervient régulièrement.
L’AILP était donc présente à la 54e Séance du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU lors de l’Examen périodique universel qui examinait le cas de la France le 1er mai 2023. 123 pays ont produit 355 recommandations à la France
Article à consulter sur le site de la FNLP
Giordano Bruno :
la force de la raison, le courage de la liberté
Giordano Bruno, il y a 420 ans, après de longues années d’emprisonnement et de souffrances (il fut également soumis à la torture au moins à deux reprises : en mai 1597 et en septembre 1599), pieds nus et la langue immobilisée dans un bâillon, était conduit de la prison du Saint-Office au Campo dei Fiori pour être brûlé vif. c’était à l’aube du 17 février 1600, et l’Eglise catholique, qui avait voulu cette mort atroce, célébrait cette année-là son jubilé.
C’est un article de Maria MANTELLO, publié dans le numéro de mars 2024 de l’Idée Libre, que nous proposons.
Maria MANTELLO est professeur de Philosophie et Histoire, Journaliste et essayiste. Elle est aussi présidente de l’Association Nationale de la Libre Pensée italienne, Giordano Bruno.
Vous pouvez vous procurer l’Idée Libre en contactant le groupe Fred Zeller.